Procrastiner ? Oui, je connais ! Et vous ?!!


C'est terrible.

Je tiens un carnet de mes priorités prioritaires, et ça m'arrive encore que le temps de création y figure et saute... car c'est une priorité urgente uniquement pour mon être intérieur qui est la bonté même....

Donc il me rassure et me dit que je ferai mieux la prochaine fois et... qu'il m'aime toujours !!!


Mais pourquoi je procrastine ?

Pourquoi tu procrastines ?

Pourquoi nous procrastinons ?

Je sais pourtant à quel point cela fait du bien de plonger dans la créativité, de s'exprimer librement à travers un univers pictural ouvert et vaste. Et pourtant...


Je vais tenter avec vous de découvrir 3 raisons cachées pour lesquelles nous avons une tendance à la procrastination.



2/ La paresse

Ahh quel vilain défaut !!! Le mot même nous accuse et vient chercher en nous les miettes de culpabilité.

Alors oui on peut faire du déni, mais la réalité est là. Quelque soit le degré de sa paresse, chacun peut en trouver les stigmates. C'est pourrait-on dire partie intégrante de l'humain en cours de construction.

Je ne ferai pas de thèse sur le sujet, mais il me semble que malheureusement le système que l’homme s'est construit ressemble à une cage dorée où s'auto alimente le goût du confort, des plaisirs et donc en filigrane, de la paresse.

Beaucoup d'esclavage pour un peu de plaisir.

On trouve le courage de se lever, de faire des kilomètres pour un travail qui permet tout juste de payer ses charges, d'assumer sa vie, sa famille, cinq jours sur sept. Ensuite du courage y en a plus... et on se carre dans un canapé pour regarder des séries, on sort, on se détend avec des amis, on part en vacances, on dépense...


Mais qu'est-ce que la paresse ?

"Comportement de quelqu'un qui répugne à l'effort, au travail, à l'activité ; goût pour l'oisiveté : Climat qui incite à la paresse. 2. Manque d'énergie dans une action : Avoir la paresse d'écrire. ... Lenteur anormale à fonctionner sur le plan biologique : Paresse intestinale." Larousse

Jules Renard rajoutait que c'est l'«habitude de se reposer avant la fatigue» ;)

Traiter quelqu'un de paresseux, un adulte s'entend, est une véritable insulte, éventuellement une prise de risque.


Du côté des théories sur l'inconscient, les hypothèses sont intéressantes.

La paresse tel un virus, touchera plus intensément des personnes qui sont à côté d'elles même, qui n'ont pas trouvé de sens à leur vie. Une tendance à la léthargie peut s'amplifier jusqu'à la dépression, le burnout. Là exit les obligations.

Le plus souvent on est victime ;) de petites paresses bien discrètes – comme mettre son doigt dans le nez – qui sont aussi des résurgences d'un léger état dépressif, ou la pulsion de vie fait défauts. Des passages à vide comme on en a de temps en temps.

Et la vérité c'est que ces crises "dépressives" sans être de la dépression ont pour antidote radicale l'action.

Le cercle vicieux s’installe quand justement on a le goût pour pas grand chose...

Bref dans nos petites paresses, il y a en germe une pénurie de goût de vivre. Plus de sens. Dans tous les sens...

Et la période sociétale actuelle met en relief toutes ces petites failles.


3/ Alors pourquoi je procrastine pour ce que j'aime, qui me fait du bien et fait partie de moi ?

Je pense que les obligations – qui ne sont obligations que pour cette société – prennent du temps et plombent la vitalité.

Je parle de tous ces petits rien : tonne de mail à gérer, questions administratives inattendues ou reportées, factures à payer avec vérification, facture à faire pour mes clients, recherche variées professionnelles mais chronophages (surtout sur internet)... litiges injustifiés avec les puissants de ce monde : Les opérateurs téléphoniques, les fournisseurs d'énergie... Des travaux dans la maison...

Bon chacun a son lot de menues tâches...

Et il y a les gros dossiers : développer son expertise par de la formation, se déployer sur des outils peu connus ;)... renouveler sa clientèle...

Entre les petites merdes et les gros challenges, l'énergie de vie qui me reste m'envoie aux fourneaux ou je trouve un espace de retour à soi, à mes sens pour nourrir mon corps et mon besoin de plaisir... Ou bien je m’éjecte dehors pour une grande promenade au bord de l'eau qui va dépoussiérer, nettoyer mes lourdeurs.

Après cela je suis prête... mais parfois la journée s'achève et la chose voulue est reportée au lendemain.

Qu'a cela ne tienne... j'ai aujourd'hui un planning où je décide avant ce que je ferai à telle heure.


Et ça marche.

Juste une décision et un timing :)



4/ La deuxième raison : La préparation du matériel

Cette raison ne me concerne plus dans la mesure où l'espace nécessaire et le matériel sont à disposition dans mon atelier.

Mais je sais pour l'avoir vécu, que le manque d'espace et de matériel est un gros motif de remise à une prochaine fois. Là il est utile de savoir être minimaliste : un tiroir dédié pour ranger une boite de peinture et une autre de pastels, quelques pinceaux, un pot à eau et un chiffon ; un bout de table et un morceau de nappe facile à ranger.

Le plus efficace est sans doute d'aller flâner chez Cultura ou dans votre boutique beaux arts préférée – même en ligne – et vous offrir une ou deux boites avec les couleurs qui font vibrer, un bloc de feuilles au moins 200g, et deux pinceaux de taille différente.


Là aussi il s'agit d'une décision.

Admettons qu'on soit dimanche... tout est fermé et une envie irrésistible de vous exprimer vous démange... Pas de panique. Trouvez des vieux courriers à recycler et c'est parti !!!


Vous avez sans doute du café ou du thé noir ?

Vous aimez les jus de légume : la betterave rouge par exemple ?

Et bien vous pourrez vous amuser à faire des tâches aléatoires et esthétiques sur plusieurs feuilles et ensuite, une fois séché, avec un bic, il est possible de pousser l'oeuvre dans un graphisme qui viendra épouser les formes que vous voulez mettre en valeur.


Voici un exemple perso avec du café :







5/ Troisième raison : A quoi bon : ce sera nul !!

L'anticipation sur la déception qui risque d'advenir fait partie des grosses résistances rencontrées en art thérapie, même lorsque la personne a fait le premier pas en atelier.

C'est une tendance au jugement, à l'auto-jugement, profondément engrammé dans notre inconscient collectif et personnel.

La propension naturelle à juger son travail sévèrement est proprement hallucinante, comme si c'était pécher que d'admettre que c'est agréable et intéressant. Il y a une peur de l'auto satisfaction. Car souvent la personne la plus sévère avec elle même se découvre particulièrement bienveillante envers le travail des autres.


Il y a donc une mise à distance à opérer avec son propre travail.


En ce moment je réfléchis à la mise en forme d'une charte pour un groupe sensible : "les 10 commandements en art thérapie" et le 1er justement c'est :

Tu ne jugeras point ton travail ou celui des autres, en terme de jugement de valeur 

(je suis nul(le), c'est mal, moche, affreux...) 

mais en terme de ressentis (je me sens frustrée..., je suis surprise... je ressens de la colère... de la tristesse...)


Ce contact conscientisé avec ses émotions et ressentis est un premier pas délicat en art thérapie. Car la posture juste est d’accueillir comme une bonne mère l'enfant Emotion qui est en soi, orphelin de toute empathie, et reconnaissance.

Une tendance structurelle à la répétition de cette émotion peut apparaître à la conscience et permettre la dissolution et la hauteur/distance par rapport aux situations qui génèrent l'émotion en question.


Mon invitation pour contourner la procrastination si vous craignez de faire de la merde... excusez du peu! - consiste donc à redéfinir l'activité que vous évitez pour lui donner une dimension dans la profondeur : je ne vais pas faire de l'art mais m'exprimer à travers l'art et laisser émerger des parties de moi non reconnues.

La posture est donc très différente.


Lors d'une peinture spontanée, dont je ne savais trop quoi faire, j'ai contourné les formes identifiées en couvrant le fond. Toujours pas vraiment emportée par le résultat, j'ai écrit une sorte de poème Homérique sur la légende qui se déployait sous mes yeux. Au fur et à mesure que je décrivais de manière emphatique la scène, j'en extrayais la substantifique vibration porteuse d'une nouvelle énergie.

Ce poème, à chaque fois que je le lis m'emporte vers des hauteurs délicieuses.



6/ Conclusion

Il y a une autre raison très courante : le manque d'idées, mais ce sera l'objet d'un prochain article car c'est du lourd.


Une séance en ligne : en cours 

Un guide offert pour avoir des idées : en cours


Je vous souhaite une chouette journée

Créativement votre

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